Mercredi 29 juin 2011 à 0:28

 C'est pas comme si tes conseils et ton avis m'importaient, il y a longtemps que j'ai compris qu'ils ont autant de profondeur que les petits proverbes qu'ils cachent dans les gâteaux chinois. 

Je sais bien ce que tu fais en ce moment : tu te persuades que tes choix sont bons, que tu es l'exemple à suivre, que ton inertie t'emportera loin de tout ce qui te pèse ou te fait défaut. À vrai dire moi aussi j'ai pensé ça il y a quelques années, mais le fait est que tout cela est une blague, de la poudre aux yeux fabriquée par ton subconscient car ton organisme n'a pas envie, par simple instinct primaire, de mourir tout de suite. Il continuer à te bercer d'illusion pour rester en vie. 

Finalement, il y a simplement deux types de personnes, celles qui sont capables d'être heureuses, qui sont nées comme ça, et les autres dont souvent le malheur contribue au bonheur des premières, et qui ne sont rien d'autre que génétiquement programmées pour souffrir, pour rêver de se jeter sous le métro à chacun de ses passages, pour boire plus que de raison, pleurer, maudire, se taire. 

Jeudi 2 juin 2011 à 1:00

J'ai disparu, sans alerte, sans pressentiment. Mais quand, au juste ? 
Quand était-elle, la fois où j'avais des os et de la chair ?

Est-ce vivable plus d'une minute ? 
Pourquoi les fous sont minoritaires ? 
Combien faut-il d'échecs ? 
Et pourquoi me regardes-tu chaque fois sans ciller ? 
Pourquoi ma vue semble-t-elle t'apaiser ? 
As-tu compris ? Sais-tu que moi aussi je basculerai ?

Je m'y noie facilement, et avec le plus grand consentement. C'est aussi bruyant et fascinant qu'un coup de foudre, tandis que le bonheur m'indiffère toujours et me dégoûte souvent.

Je sais qu'y renoncer me sauverait. Je sais que c'est à ranger parmi les activités passées, de celles qui se jouaient pendant l'enfance. Suis-je le seul qui ose imaginer qu'à 20 ans il est trop tard ?
 Est-ce que quelqu'un l'a déjà acquise, cette impression ? L'a t-il fabriquée ? Découverte ? S'est-elle imposée d'elle-même ?
 Est-ce qu'on peut guérir de sa personnalité ?

Quel est ton quotidien, toi dont la simple existence te comble ?
 Où veux-tu encore aller ? L'immobilité d'être absolu te berce-t-elle ? Avec quelle matière uses-tu tes yeux clos ?

Surtout, est-ce normal de leur en vouloir un peu, à tous ceux qui me privent de tristesse ? Leur reprocher de m'ôter ce poids qui me protège, m'enserre, m'étreint. Pourquoi ne suis-je personne, une fois la dépression remisée ? Quel genre de perte de temps est l'insouciance ?

Jeudi 12 mai 2011 à 4:23

 Je suis un acteur ayant trop longtemps campé le même rôle. Je suis une chanson trop souvent entendue. Je suis un ami trop fréquemment rencontré. Je suis une odeur si présente qu'elle est invisible. Je suis ton acouphène, poursuivant mon existence dans tes oublis. 
Je suis le changement dans l'immobilité. Je suis une douleur sourde, le membre fantôme d'un retour en arrière, de choix prononcés, de décisions entretenues. Je suis le manque de tes égards. Tu es le rappel permanent, tu n'as même pas eu le temps d'être le regret.

Mardi 3 mai 2011 à 18:28

  J'ai cette étrange nature, celle de n'y voir jamais plus loin qu'au lendemain. Ce n'est pas une coquetterie de mon esprit, ni même une excentricité de ma personnalité, non, c'est en moi, c'est physiologique. Alors imaginez mon problème quand quelqu'un me parle au futur, quand on tente de séquestrer mon attention et de l'astreindre à envisager un après-demain, un mardi prochain, un "dans une semaine", "un mois", "un an". Mon cerveau, lui, réussit à peine à se figurer, après longs - et parfois douloureux - efforts, un simple "demain", pourtant solide notion chez l'autre mais concept complètement étranger à la chimie et au fonctionnement intrinsèque de tout mon corps. Alors quand je me vois contraint d'imaginer ce "demain" en double, en triple, jusqu' au centuple, la tête m'en chauffe et mes oreilles se mettent à hurler le mécontentement de ce modeste cerveau incapable de digérer un tel festin de lendemains. J'y mets le coeur, il est vrai, mais l'esprit ne suit pas, et mon interlocuteur le ressent vite, sans que je ne puisse le rassurer. 
Car je suis incapable de mentir, également. Croyez le ou non mais, moi, j'ai l'impression que c'est lié, que quelqu'un qui réussit à comprendre le concept du futur ainsi que toute ses parts d'incertitudes, de fantasmes et de de suppositions doit sans aucun doute être un fieffé menteur. Et tout ça, je n'y arrive pas. Encore une fois, aucune éthique, aucun code de conduite ne m'y contraint, les lois physiques de mon organisme se contentent de dresser une barrière infranchissable devant toute tentative, même honorable, de mensonge de ma part.
Par contre, je n'ai absolument aucun problème avec le passé, et c'est sans doute la raison pour laquelle l'Histoire, et les histoires sous toutes leurs formes, me passionnent autant. C'est cette propension à naître et à grandir à travers le concret des faits et des mots qui me pousse aujourd'hui à vous raconter la mienne.

Les souvenirs, contrairement à ce qu'on ne cesse d'imaginer, ça ne s'efface pas. Du moins pas vraiment : ils se cachent, se transforment, il leur arrive même de fusionner, se mélanger, mais jamais ils ne disparaissent. Après tout pourquoi disparaître quand l'on est capable de fuir ? Les souvenirs, très peu de gens s'y attardent, finalement, ils n'y voient qu'un support utile, clé de leurs actes et leurs paroles. Le monde entier vit en décalage, une seconde tournée vers ses souvenirs passés, la suivante tournée vers les actes à venir. Le présent n'existant pas plus que n'existe une zone entre le dehors et le dedans, et le futur se construisant sur le socle des souvenirs, c'est à se demander si le passé ne s'arrête jamais vraiment. Cette histoire est donc passé, mais retentit encore, je la ressens continuellement, et lorsqu'une décision se présente à moi - cela même si je fais bien attention à n'avoir que très peu de décisions à prendre dans ma vie - c'est cette histoire qui est ma clé.

Samedi 6 novembre 2010 à 13:27

 

 

La vérité est la faiblesse des imbéciles. La nourriture des couards, la drogue des inutiles. La vérité n'est que prétexte à l'oubli et au désintérêt des personnes qui se rassurent de l'existence d'une supposée réponse à leurs interrogations. Ça ne m'intéresse pas.

Ici je servirai mensonges et tromperies avec la plus authentique honnêteté, les plus froides confessions et les plus amers détails.
Et la vérité, je vous la confie par la force de toute cette contrefaçon. 

Brulez-la. 

 

 

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