Mardi 18 septembre 2012 à 2:13
Se ronger les ongles, au dessus d'un néant aquatique. Se les ronger, les voir plonger, sauter le pont, un par un, tourbilloner dans ce vent glacial et impudique. S'appuyer contre la rambarde, ouvrir la main, et admirer un partie de soi s'envoler, danser, et planer, puis tomber à pic. Couler, dans les remous d'un fleuve qui nous est inconnu, qui ne nous appartient pas. Des brins de vie en moins, lancés à tout-vent, abandonnés au dessus d'un pont essentiellement virtuel. D'une barrière dissuasive, vaguement concrète. Ronger des bouts de soi, les jeter au gré du vent, autour, en recevoir dans les cheveux, dans les yeux, sur les lèvres. S'ebrouer, s'étouffer, cracher, s'effrayer, basculer, s'agripper, sentir la pulpe de ses doigts glisser sur le métal. Tomber.
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