Comment te faire comprendre ce qui m'émiette ?
Je voudrais être capable de te crier au face à face le bon terme, le mot exact, qui pourrait te permettre d'intégrer ce qui cloche. Il est pourtant clair que ce mot n'existe pas, que ce mal qui est tabou est imprononçable.
Je ne suis présent qu'à moitié et absent qu'en partie : tu pourrais voir à travers mes os, si tu regardais. Je suis le fantôme d'une personnalité, une apparition d'un être humain il y a longtemps avorté. Je n'existe pas, je suis impalpable. Et je disparais lorsque tu te retournes. Tu ne sais pas me demander, pas plus que je ne sais t'expliquer. C'est un équilibre par défaut, une solution de secours. Tous ces silences vains. Ma vie elle-même semble vaine, parce que j'ai compris. C'est une malédiction.
J'ai compris que l'espoir n'est que le premier nom de la déception. J'ai compris que la déception est la préquelle de la dépression. Pourquoi a-t-on façonné l'esthétique au point de le rendre suffisamment vorace pour qu'il nous dévore tout entiers ? Quel est le bonheur ? Est-il l'antithèse de la laideur ? Le Beau est-il lié à l'intelligence ? Sa perception peut-elle être stupide ?
Comment se justifier, s'excuser, de l'absence de beauté ?
Que peut combler ces abysses ?
Qu'attendons-nous tous, si patients, qu'il nous arrive ?
Pourquoi personne ne s'est encore jamais levé contre ce genre d'injustices ?
Cet article est rempli d'un tas de choses. Et certaines phrases me font vibrer le cœur. Tes phrases sur l'absence, cette présence de corps sans rien d'autre.. Je ne sais pas du tout quelle est ton histoire. Mais certains de tes mots me font drôlement écho..